Vigilance face à la rougeole

Vigilance face à la rougeole

Par yanadjan

Les autorités sanitaires alertent sur une possible propagation de la rougeole à l’occasion des Jeux olympiques.

La rougeole pourrait se diffuser largement dans l’Hexagone lors des prochains mois, en particulier à la faveur de grands rassemblements comme les Jeux olympiques. Telle est la crainte de la direction générale de la santé (DGS), dans un contexte d’augmentation récente du nombre de cas sur le territoire français et sur le continent européen.

En effet, selon le dernier bilan publié en avril par l’agence de veille sanitaire Santé publique France (SPF), le nombre de cas de rougeole recensés en France a été huit fois plus élevé en 2023 qu’en 2022 (117 contre 15). Ce nombre reste toutefois « encore très limité par rapport à la période pré-Covid 19 » (2 636 cas en 2019).

Pas si bénigne

La rougeole, parfois considérée comme une maladie bénigne, est en réalité potentiellement dangereuse. Elle commence par provoquer des symptômes courants : nez qui coule, toux, fatigue, conjonctivite... Une forte fièvre précède ensuite de 3 à 4 jours une éruption cutanée. De petites taches rouges apparaissent alors, d'abord sur le visage puis sur le haut du corps, avant de s'étendre jusqu'aux pieds. Elle met en général une semaine à régresser. La toux peut, quant à elle, persister durant toute la période. Une fois le diagnostic clinique établi, la DGS rappelle qu’une confirmation biologique est indispensable.

Car des complications - qui ne sont pas rares et peuvent mettre en jeu le pronostic vital - sont possibles avec la rougeole : elles surviennent, selon les études, dans environ 30 % des cas. Elles sont plus fréquentes chez les nourrissons de moins de 1 an, mais peuvent également concerner les adolescents et les adultes. Ce sont chez les enfants de moins de 1 an et les adultes que ces complications sont les plus sévères. Il s'agit de pneumonies avec difficultés respiratoires, d'atteintes du foie ou des reins, d'atteinte de l'œil avec possible perte de la vue, voire de troubles neurologiques comme l'encéphalite.

Prévention par la vaccination

Les patients sont contagieux cinq jours avant l’apparition de l’éruption. Aussi la DGS recommande-t-elle une éviction dès les premiers symptômes et jusqu’à cinq jours après le début de l’éruption. Elle préconise également d’identifier les personnes à risque de forme grave parmi les contacts proches d’un cas, afin de proposer des mesures de prévention par une vaccination ROR (vaccin protégeant contre la rougeole, les oreillons, la rubéole) dans les 72 heures pour les nourrissons de 6 à 11 mois. Les nourrissons de moins de 6 mois dont la mère n’est pas immunisée, ou les nourrissons de plus de 6 mois n’ayant pu se faire vacciner dans les 72 heures, les femmes enceintes, et les personnes immunodéprimées devront être orientés vers une prise en charge à l’hôpital.

Pour tout un chacun, la première mesure, simple à mettre en œuvre pour se protéger est donc de vérifier que l’on est bien à jour de la vaccination contre la maladie. SPF relève en effet qu’en 2023, parmi les sujets correctement vaccinés, il n’y a eu « aucune complication, et une seule hospitalisation a été rapportée ». Une personne est correctement vaccinée lorsqu’elle a bien reçu deux doses de vaccin dans un intervalle minimum d’un mois (ou trois doses pour les personnes qui ont débuté leur vaccination avant l’âge de 12 mois). Cette vaccination, si elle est réalisée dans les 72 heures qui suivent un contact avec un cas, peut éviter la survenue de la maladie, et reste préconisée, même si ce délai est dépassé. Elle peut être réalisée par un pharmacien, un médecin ou une sage-femme.

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