Les recherches récentes à propos des micro organismes abrités dans notre intestin montrent à quel point ce microbiote varie selon l’état de santé d’un individu. Bien-sûr, explique l’Inserm, il joue un rôle direct dans la digestion, notamment en participant à la synthèse de certaines vitamines (vitamine K, certaines vitamines B) et à trois acides aminés essentiels (la valine, la leucine et l’isoleucine). Il régule également plusieurs voies métaboliques telles que l’absorption des acides gras, du calcium, du magnésium... Par ailleurs, il participe au fonctionnement du système immunitaire intestinal, indispensable pour que la paroi intestinale joue son rôle de barrière. On soupçonne bien d’autres effets des microorganismes sur notre santé mais les données sont encore trop parcellaires pour comprendre finement les interactions entre microbiote, alimentation et santé.
Une action conjointe
De nombreux chercheurs ont donc décidé d’allier leurs forces sous la bannière du « French Gut » (« intestin français »). Ce sont quatre institutions publiques (INRAE, AP-HP, Inserm, AgroParisTech) et onze partenaires privés (dont Biocodex, l’Institut Pasteur, Lallemand Health Solutions ou Nahibu) qui joignent leurs efforts pour progresser vers une meilleure connaissance du microbiote, le tout s’inscrivant dans une démarche internationale.
L’espoir pour de nombreuses maladies
L’objectif est ambitieux : il s’agit de « comprendre l’hétérogénéité des microbiotes intestinaux sains, les facteurs qui les impactent, ainsi que leurs déviations dans les maladies chroniques ». Il est notamment question de modéliser et prévoir les changements du microbiote intestinal associés aux maladies chroniques (diabète, obésité, cancers, maladies inflammatoires chroniques intestinales), aux troubles neurodéveloppementaux (autisme, bipolarité...) et aux maladies neurodégénératives (maladie de Parkinson…).
Afin de disposer de données fiables et représentatives d’un maximum de situations, il est nécessaire d’analyser un grand nombre de microbiotes. C’est pour cela que le French Gut souhaite recruter 100 000 volontaires d’ici au 2027.
En pratique
La participation au French Gut est gratuite et ouverte à toute personne majeure volontaire résidant en France métropolitaine, et elle peut débuter dès à présent. L’inscription se fait sur le site internet du projet. Le remplissage d’un questionnaire puis un don de selles (grâce à un kit de collecte reçu à domicile) seront requis pour être inclus dans l’étude. Les questions préparées par les scientifiques et médecins experts permettent d’en savoir plus sur les habitudes alimentaires et la santé des volontaires, et de faire le lien avec la singularité de leur microbiote intestinal.
Les participants Le French Gut auront accès à des résultats collectifs du projet par des newsletters ainsi que l’opportunité d’interagir avec des experts lors de webinaires dédiés.
