Le pharmacien et son équipe ont toujours été les dispensateurs de médicaments et de produits de santé, pourvoyeurs de conseils et accompagnateurs de choix pour les patients. Le pharmacien d’officine est aussi le seul professionnel de santé libéral astreint à la permanence des soins, ce qui prend la forme de gardes pharmaceutiques pour délivrer les médicaments dont les patients peuvent avoir besoin la nuit, le dimanche et les jours fériés. Mais depuis la mise en place de la loi de 2009 dite « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST), également appelée loi Bachelot, ses missions de santé publique se sont considérablement élargies. L’objectif ? Faciliter l’accès aux soins de toute la population.
• La vaccination
Totalement entrée dans les mœurs, la vaccination à l’officine n’a pourtant vu le jour qu’en 2017, à l’occasion de la campagne antigrippale, dans seulement deux régions françaises. Un succès qui a conduit à sa généralisation en 2019. Alors que les autorités réfléchissaient à l’élargissement des nouvelles compétences vaccinales des pharmaciens à la prévention d’autres pathologies, la crise Covid a accéléré les décisions. Courant 2021, l’officine devient le premier lieu de vaccination contre la Covid. Dès lors, les obstacles à d’autres vaccins se lèvent petit-à-petit, ouvrant la voie à l’administration de l’ensemble des vaccins figurant au calendrier vaccinal chez toute personne de 11 ans et plus, puis à la prescription de ces mêmes vaccins. En outre, certaines pharmacies proposent la vaccination contre mpox quand d’autres participent aux campagnes de vaccination contre les papillomavirus (HPV) et les méningocoques dans les collèges. Une facilitation du parcours de prévention dont les Français se sont largement emparés. Pour en savoir plus, cliquez ici !
• Le dépistage des maladies
Historiquement, le dépistage du diabète est pratiqué à l’officine lors des campagnes nationales de prévention (prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt). C’est toujours le cas aujourd’hui. S’y sont ajoutés les tests de la grippe et de l’angine en 2016. Depuis la crise, il est devenu naturel de se faire tester en pharmacie pour la covid, la grippe, l’angine et la bronchiolite (virus respiratoire syncitial ou VRS). Par ailleurs, les compétences des pharmaciens se sont encore enrichies dernièrement avec la possibilité de délivrer directement un antibiotique à un patient dont le test angine ou cystite est positif. En sus, les pharmaciens participent depuis 2022 au dépistage du cancer colorectal en distribuant le kit de prélèvement aux plus de 50 ans. Pour en savoir plus, cliquez ici !
• Les entretiens pharmaceutiques
Certains traitements au long cours demandent un accompagnement particulier du patient. C’est dans ce cadre que les entretiens pharmaceutiques ont vu le jour, d’abord en 2012 pour les patients sous anticoagulants oraux dits AOD ou AVK ainsi que les asthmatiques traitées par corticoïdes inhalés, puis plus récemment pour les personnes recevant une chimiothérapie orale. Il s’agit d’entretiens longs en plusieurs séquences, trois la première année puis deux les années suivantes. Également sous la forme d’entretiens longs, le bilan partagé de médication (BPM) s’adresse aux plus de 65 ans souffrant d’une ou plusieurs pathologies chroniques et traités par au moins cinq médicaments différents pour une durée d’au moins 6 mois. Pour en savoir plus, cliquez ici !
• Les entretiens courts
Des entretiens pharmaceutiques courts en une seule séance peuvent aussi être proposés. Ils s’adressent depuis 2022 aux femmes enceintes, afin de les sensibiliser au caractère tératogène des médicaments. Et depuis janvier 2025 aux patients de plus de 18 ans sous traitement par antalgique de palier II lors de la 2e délivrance (tramadol, poudre d’opium, codéine et dihydrocodéine). Pour en savoir plus, cliquez ici !
• L’éducation thérapeutique du patient (ETP)
Définie depuis 2009 dans le Code de la santé publique, l’éducation thérapeutique du patient ou ETP « vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique », selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Celle-ci peut prendre la forme de plusieurs séances en groupe ou individuelles mise en place par une équipe de soins pluriprofessionnelles ou bien d’actions éducatives ciblant un apprentissage pratique par un professionnel de santé. Le pharmacien peut faire partie de l’équipe de soins pluridisciplinaires ou être choisi pour réaliser l’action éducative. Pour en savoir plus, cliquez ici !
• Le bilan de prévention aux âges clés de la vie
« Mon bilan prévention » est un rendez-vous permettant aux patients et aux professionnels de santé d’aborder les habitudes de vie, d’identifier des facteurs de risque de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires…), réaliser des dépistages (cancers, IST…) et des rappels de vaccination. Les pharmaciens font partie des quatre professionnels de santé habilités à réaliser ces bilans, avec les médecins, les infirmiers et les sages-femmes. Ils concernent les 18-25 ans, les 45-50 ans, les 60-65 ans et les 70-75 ans. Pour en savoir plus, cliquez ici !
• Le renouvellement des traitements chroniques
Le pharmacien est autorisé à renouveler un traitement chronique après expiration de l’ordonnance. Ce renouvellement était jusqu’alors limité à un mois de traitement, il est désormais de trois mois consécutifs depuis fin novembre 2024. Pour en savoir plus, cliquez ici !
• La téléconsultation
Depuis 2022, le pharmacien peut apporter son aide lors de la téléconsultation réalisée à l’officine. Il s’agit d’accompagner le patient en assistant le professionnel de santé consulté dans la réalisation de certains actes participant à l’examen clinique. Pour en savoir plus, cliquez ici !
• Elimination et recyclage des produits de santé
Cette mission n’est pas nouvelle mais mérite d’être mise en avant à l’heure où la protection de l’environnement devient incontournable. Depuis 1993, les médicaments non utilisés (MNU) doivent être rapportés en pharmacie pour être éliminés via la filière sécurisée Cyclamed. Une autre filière, Dastri, est spécialisée dans l’élimination des « déchets d’activités de soins à risque infectieux » et collecte les dispositifs dits « piquants, coupants, tranchants ». Les patients en autotraitement se voient remettre une « boîte à aiguilles » lors de la délivrance de leurs médicaments en pharmacie, à remplir et à rapporter à l’officine. En outre, DASTRI est aussi chargé de collecter les déchets de soins avec électronique, appelés e-dasri. A noter : des initiatives de recyclage ont récemment vu le jour concernant les stylos préremplis utilisés par certains patients diabétiques. Pour en savoir plus, cliquez ici !